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3 | Redoutable – Le récit de Julien.
Cependant, tandis que nous dévorons d’appétit les tartines de terrine en sirotant l’excellent Alsace sec que nous a proposé Damien, je ressens monter en moi comme une légère tension et la familiarité tactile que Damien entretient avec David, cette proximité fortement érotique mais détendue qui, puisque je n’ose, moi, me l’autoriser, me place légèrement en retrait, ternit lentement mon humeur.
Cela n’échappe pas à Damien dont l’air goguenard m’indique assez qu’il s’en amuse. Me désignant le troisième larron, il me glisse à l’oreille :
- « Ne trouves-tu pas inconvenant que celui qui t’a si prestement dévêtu porte encore son vaste tee-shirt mou ?
Son coup de menton de comploteur suffit à figer le sourire d’un David qui n’a pas saisi ses paroles et s’interroge sur nos conciliabules. Quand je lui retire son verre des mains, il semble un instant déconcerté. Mais lorsque nous l’encadrons étroitement, les yeux brillants, que nos quatre pattes velues se posent sur lui, chiffonnant le coton à l’évidence pour l’en délester, il a un rire et des protestations d’enfant qu’un adulte rassurant chatouille, s’efforçant sans être convaincant de se soustraire par ses contorsions à nos manœuvres que l’on ralentit d’autant que l’on sait qu’elles sont assurées de l’emporter, attardant nos doigts sur sa peau, les emmêlant aux fins poils bouclés qui moussent sur son torse avant qu’ils ne se referment en pince sur le téton encore effacé.
Une brusque aspiration d’air le fige alors et Damien en profite pour lui arracher définitivement son tee-shirt, se jetant en carnassier sur sa bouche restée béante tandis que je viens me délecter du toupet de poils fins que me dévoile la conque de son aisselle sous l’un de ses bras relevés au plafond et enivrer mes narines de ses effluves piquantes de quasi blond.
Puis mes lèvres partent happer son téton perdu dans sa large aréole soyeuse et ceinte d’une couronne de longs poils fins, aspirant l’innocent, mes dents le mordillant jusqu’à obtenir qu’il se redresse, enfin ! sans doute pour protester du rude traitement qui lui est réservé, dépassant juste assez pour offrir prise à mes doigts qui, dés lors, s’en distraient sans vergogne, le roulant, l’étirant, l’écrasant sans relâche tandis que ma bouche s’en va batifoler ça et là, succédant parfois à celle de Damien pour étouffer ses râles avant de l’abandonner à nouveau et repartir suçoter sa peau.
Et lui ? Mais il proteste ! Parfois …
Souvent, il s’alanguit, s’abandonne, réclame même. Puis un sursaut le tend et il vibre, dans un écho allant s’affaiblissant jusqu’à s’éteindre. Il murmure sous nos caresses conjuguées, ouvrant des pupilles dilatées, sidéré par la succession des extases insoupçonnées qui le terrassent.
Quand mes yeux croisent ceux de Damien, les quatre se réjouissent de notre complicité, rivalisant de raffinements pour voir notre victime consentante se tétaniser ou beugler sous une volupté fulgurante puis retomber, anéanti, disloqué.
Soudain, Damien renverse David à cheval sur ses genoux et, d’une main rapide, abaisse le shorty bariolé pour dévoiler les deux quartiers blanchâtres qu’il recouvrait encore. Ce fruit épluché est une poire laiteuse qu’on imagine fondante. Il m’est aussitôt proposé en offrande. Je l’ai déjà entraperçu, à la rivière. Mais David l’avait alors promptement masqué à ma vue.
Là, il m’est destiné !
Ces fesses restent certes un peu maigrichonnes mais enveloppées par cette peau lisse de nourrisson qui n’a probablement jamais vu le soleil, je les devine pourtant fermes et élastiques. Je me prosterne presque cérémonieusement devant elles, dans ce moment où, chacun retenant son souffle, on n’entend plus que le ronflement du poêle. De fins poils blonds marquent imperceptiblement le haut de la fente qui les partage puis plus bas, ils s’étoffent et moussent, légers, formant une accolade sous les légères rondeurs. J’ébouriffe cette vapeur d’un filet d’air puis j’embrasse chacun des lobes comme un pèlerin les saintes reliques vénérées, objets de ses pérégrinations, dans un mouvement retenu autant qu’émerveillé.
Quand, ensuite, je relève mes yeux dans ceux de Damien, nos pupilles amincies s’accordent, nos sourires découvrent nos dents de loup carnassiers prêts à festoyer. Mes mains, doigts en U, enserrent l’arrière des cuisses, les ramenant sous lui et les soulevant à la fois ; mon visage, langue conquérante, vient s’encastrer dans la fissure qui s’ouvre dans ce fruit éclaté ; un geignement de reddition nous confirme qu’il est mûr à point.
Une triple pirouette. Damien se voit assis sur l’accotoir, peignoir déployé, David, cassé à angle droit s’accoude sur ses cuisses et le suce avec gourmandise et moi, après avoir abaissé à ses chevilles le shorty dont il s’est débarrassé d’un vif mouvement du pied, je déguste avidement sa souple rondelle aux saveurs musquées en faisant rouler ses précieuses couilles dans ma paume.
Délicieux et enivrant.
Je me régale de cette corolle soyeuse et souple dont je devine aisément qu’elle a déjà subi quelques assauts et qu’elle sait se faire hospitalière. Ma langue la chatouille, la presse, la détrempe, mes doigts la massent, la percent, la détendent. Puis mon pouce l’investit, qui joue de son sphincter, se glisse dans les plis soyeux jusqu’à frôler ce point qui le suffoque. Je sais mes mains capables d’avoir des doigts de fée et, de cette dextérité qui me ravit, j’en joue à loisir !
Pourtant, soudain, David m’échappe.
Il tombe à genoux, ses fesses se posent sur ses talons et deviennent inaccessibles, il se redresse pour chiper le préservatif que Damien vient d’extirper d’une poche de son peignoir. Une fois l’étui ouvert et la fine membrane couronnant son index tendu, il se penche pour lécher le mat dressé devant ses yeux, il l’engloutit à quelques reprises jusqu’à la luette puis le régurgite luisant de salive pour aussitôt dérouler à deux mains le film de latex qui l’écrase et le lisse. Un missile.
Dont Damien lui tapote négligemment le visage offert en souriant.
D’un coup, un charivari.
Damien extrait de la poche de sa robe de chambre une seconde capote qu’il tend à David en me regardant comme pour me signifier que je ne serai pas oublié. Il en tire aussi un petit flacon de gel avant de libérer ses épaules du vêtement en se redressant, debout. David, cassé en deux à l’équerre, enserre ma taille d’un bras et aspire promptement ma queue.
Putain ! Ce doigtier ajusté et frais qui m’avale dans une caresse soyeuse bloque ma respiration, c’est si bon que je ferme les yeux pour jouir pleinement de ses lents allers-retours.
Mais d’un coup, la bouche s’est ouverte toute grande et la magie évanouie. Cruellement frustré, j’écarquille aussitôt les yeux.
Pour les ouvrir sur Damien en train d’éperonner le gandin, une main en soutien à son rostre, l’autre à plat sur ses reins pour le guider. David m’abandonne pour s’accouder des deux au fauteuil et s’aligner parfaitement avec l’axe qui l’arme, respirant profondément par la bouche, sourcils et paupières froncés.
Je m’approche pour venir mater Damien qui, concentré, avance lentement le bassin, encadrant des deux mains les hanches pâles qu’il ramène à lui avec précaution mais fermeté ; ses fesses velues remontent en se contractant et se creusent d’une fossette latérale. D’un pas, je suis derrière lui. Ma main rabat ma bite pour que mon gland vienne se nicher juste sous ses globes écrasés par l’effort, dans cet interstice assombri de poils. Il le marque d’un filet visqueux et … l’accueil et la conquête se révèlent d’une surprenante facilité. Il me vient soudain une idée folle et l’irrépressible envie d’en faire la proposition ... Aussi, explicitement, ma main vient-elle crocheter la hanche du pointeur quand l’autre soutient l’arrogance de ma trique conquérante et baveuse, mes cuisses fléchissent en ressort, mon bassin se renverse déjà …
Une main a prestement chassé l’intruse d’un vent et deux yeux m’ont fusillé.
- « Avec moi, jamais à cru ! »
Je ricane, en éconduit qui insiste et cherche à se replacer malgré le râteau. J’ai voulu jouer, j’ai perdu. Ma bite brûlante vient battre le haut de sa cuisse qui se balance désormais d’avant en arrière et ma main, posée sur son ventre, accompagne les mouvements secs qu’il décoche et qui prennent de l’amplitude.
Mais ma seconde main ! Elle vient détremper de salive le fion dont l’accès vient de m’être interdit et, malgré sa crispation extrême, la pointe de mon pouce, insidieuse, parvient à s’y ficher. Puis lentement, elle s’y enfonce au rythme régulier de ses propres coups de bassin. Le conduit, d’abord sec et rétif, s’assouplit, se creuse et l’accueille. Damien ferme les yeux et, à son tour, bascule la tête vers l’arrière, bouche ouverte, sa respiration siffle à contre temps de celle de David.
J’approche mes lèvres à son oreille pour l’accompagner d’un murmure approbateur qui le soutient alors que David soudain exigeant, vient à la rencontre de la bite qui se pousse en lui ; et, au retour, lorsqu’il recule pour reprendre élan, il se rabote sur mon pouce dans un geignement déchirant. Je l’encourage à voix basse tandis que la cadence se précipite, jubilant d’être aussi étroitement associé à la frénésie qui les emporte, trépignant de lui succéder dans le cul de ce bon David qui se disloque et que je me promets d’étourdir souverainement à mon tour.
Soudain, un cri éclate et un autre lui répond en écho.
Damien s’abandonne contre moi, frissonnant, les épaules cassées, les paupières mi-closes. J’embrasse furtivement ses lèvres, il sourit béatement puis rouvre des yeux aigus, brusquement restauré. En loup.
De David qui s’est agenouillé pour lui retirer la capote et couvre sa queue flaccide de bisous, il redirige la tête d’une main ferme et, à nouveau, des lèvres viennent épouser mon gland de leur suave étreinte puis l’engloutissent, toute leur gourmandise retrouvée. La main de Damien s’attarde dans la chevelure bouclée et suit les oscillations tandis qu’il se colle à moi, ondulant, charmeur, me piquant de baisers, entre deux murmures. Mais c’est à voix haute qu’il poursuit.
- « David est insatiable. Habituellement, il ne faut pas lui en promettre, à cette belle jeunesse ! Alors je lui ai gardé le meilleur pour la fin, s’il veut bien ; et je suis certain qu’il va se précipiter sur ta belle queue bien dure puisqu’elle lui est offerte. Pour lui, c’est inespéré ; il en rêvait ce bon David, mais, va savoir pourquoi, il pensait qu’il n’était pas à ton goût, que tu ne daignerais pas lui accorder sa chance de te montrer ses savoir-faire. Alors je suis certain que ce gourmand va vouloir te convaincre en t’offrant un festival, pas vrai David ? »
De nouveau, cette sensation subite d’abandon glacial ! Mes doigts en serres s’accrochent aux cheveux bouclés mais David n’a eu besoin que du temps d’émettre un grognement sourd avant de reprendre sa besogne. Ouf ! L’empressement qu’il met à me pomper à nouveau, puis son entrain me font aisément comprendre que c’est un acquiescement et mes mains s’allègent pour s’emmêler dans sa tignasse, s’égarer dans sa barbe tandis que les siennes s’aventurent à parcourir mes cuisses, englober mes fesses, cascadent pour érafler mes mollets ou remontent cueillir délicatement mes couilles.
Alors qu’il y a peu, je soutenais Damien, c’est maintenant l’inverse. Ses bras m’entourent et ses mains courent sur moi, légères et caressantes, mon épaule s’appesantit sur lui et ses poils chatouillent mon dos, sa barbe me balaie le cou tandis qu’il me glisse en confidence :
- « Alors, que penses-tu de ce grand dadais, n’est-il pas redoutable ? Affolant, même ?Et dire que tu as failli le négliger ... »
Une vague contrition m’effleure tandis qu’il rit doucement à mon oreille en pinçant délicatement mes tétons. Mes jambes flageolent sous les raffinements que David me dispense généreusement. Je flotte dans un univers ouaté soudain zébré d’éclairs qui me tétanisent avant de revenir à la légèreté, me laissant porter, flotter, dériver ...
Et soudain, quelque chose change, une agitation intentionnelle et utilitaire bouscule la rêverie indolente dans laquelle je m’évadais. David empoigne ma bite, la lèche, la capote. Le latex claque.
Retour de la réalité. Réveil brutal.
Amical72
amical072@gmail.com
« les sens sont nos fils, nous, pauvres marionnettes, nos sens sont les chemins qui mènent droit à nos têtes, la bombe humaine ... »
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