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4 | Montre-nous – Le récit de Julien.
Je me laisse aller, alangui entre les bras confortables de Damien qui m’embrasse savamment tandis que David, accroupi, me pompe souverainement et leurs caresses conjuguées m’emportent dans un univers ouaté soudain zébré d’éclairs qui me tétanisent avant de revenir à la légèreté, me laissant dériver, flotter ...
Et soudain, quelque chose change, une agitation intentionnelle et utilitaire bouscule la rêverie indolente dans laquelle je m’évadais. David empoigne ma bite, la lèche, la capote. Magistral. Le latex claque, m’emprisonne étroitement. Les mains de Damien s’affermissent sur moi, nos yeux se croisent et la lueur carnassière, contagieuse, s’y rallume.
Puis je plonge dans ceux de David, clairs et déterminés, qui me font face.
Mais voilà qu’ils se dérobent, est-ce par … ou pour masquer cette vague hésitation qu’il m’a semblé y discerner ? Est-ce l’habituelle appréhension au moment de s’aventurer dans l’inconnu d’une première fois ou … est-ce que je l’impressionne, que je l’effraie, peut-être ?
Rien ne m’est plus désagréable que de passer pour ce que je ne suis pas or je ne suis PAS un malotru ! Dés lors monte en moi l’irrépressible envie, un besoin, de le lui démontrer, pour qu’il me juge sur mes actes et non sur ses craintes qui vont se révéler infondées, c’est imparable, devant l’évidence de ma bonne volonté.
Comme s’il suffisait de se comporter en gentleman pour être reconnu comme tel, y compris par celles et ceux qui veulent à toute force nous voir comme un mufle, comme si l’innocence ne pouvait qu’éclater même face à l’aveuglement et à l’acharnement.
Heureusement, nous ne sommes pas sur les réseaux sociaux et je dispose ici d’un allié en modérateur. Sa main en conque est déjà venu épouser la jolie croupe et s’active, entraînant là un soupir et, ici, un sourire accompagné d’un murmure approbateur. Puis elle s’empare de mon mandrin pour l’enduire copieusement de gel avec une sorte de délectation anticipée, explore ma raie, effleurant ma pastille verrouillée avant de revenir m’attirer, de me guider, de m’inviter.
Comme si c’était nécessaire …
La tête chercheuse de mon vit se faufile pour rapidement trouver sa cible et elle y est accueillie par un geignement étiré qui vaut incontestablement encouragement puis se mue en prière qui dissipe mes craintes. David ondule et m’aspire en lui ; son fourreau entraîné est somptueux et s’ajuste exactement à ma tige qui, elle, s’en consume. Elle se fraie lentement un passage qui semble précisément taillé pour elle, frémissant d’un élan contenu à grand peine quand, d’évidence, tout l’encourage à se précipiter, que la caverne se creuse soudainement comme pour l’avaler tout cru.
Mes mains qui l’encadrent avec précaution, se détachent pour que, seule, la pulpe de mes dix doigts maintienne ce grand corps mince qui s’enfle et se rétracte au rythme de la respiration alors que, plus bas, un même feu intense unit ma bite et son cul en fusion et les dévore.
Dans un frémissement, David se tord, envoyant son postérieur vers l’arrière comme pour achever de m’engloutir dans un ultime élan et, vrillant son buste dans le même temps, il lance son bras autour de mon cou, soudant ses lèvres aux miennes pour un tourbillon de langues éperdues.
Puis il se détache, tournoyant, geignant et … tombe dans les bras de Damien qu’il galoche en ondulant de la croupe, lascif et alangui. Putain de cul chaud et gourmand que mes mains encadrent et alignent pour entamer un lent limage patient.
Damien maintient David qui mugit sourdement et ses yeux m’encouragent de leur scintillement complice. Il étire son cou et embrasse délicatement mes lèvres.
- « Continue, baise-le bien. »
Puis, tandis que j’entame de longs et puissants allers-retours, il revient à l’oreille de David :
- « Montre-nous que tu aimes ce qu’il te fait. »
Et le grand escogriffe de geindre et de réclamer de plus belle, comme un jeune veau. Les mains de Damien passent de l’un à l’autre, alternant caresses et pincements tandis qu’il nous soutient de ses murmures, de son regard et de ses baisers fugaces, en mouche du coche, en attiseur de flamme, en compétiteur dont on se doit de surpasser la belle performance.
Je lime mécaniquement, je SUIS ma queue, toute entière dévolue à dispenser du plaisir, nourrie des râles et des secousses qui, périodiquement, désarticulent David, soutenue par le martyre que les doigts de Damien infligent à mes tétons pour m'inciter à poursuivre, haletant, machoire avancée, aveuglé ...
D'un coup, la main de Damien saisit ma nuque et ses lèvres me baillonnent, sa langue tourbillonne et ensorcelle la mienne, m'asphyxiant à demi tandis qu'à deux mains, je ramène fermement ce petit cul délicieux à moi ; une fois, deux fois ...
J'ai rugi, soulevé par une crispation des reins, secoué par un spasme, ses répliques, soudain aphone et sourd.
Je n'ai rien anticipé ; la flèche d'un doigt m'a tranpercé, bloquant ma respiration, dans un éblouissement de lumière blanche et une envolée de carillons assourdissants.
Je m'effondre.
- "Ça va, Julien?"
Mon sourire répond à celui qui fend sa barbe et nos yeux brillent de la même étincelle canaille et satisfaite. Derrière lui se hausse le profil du pâtre grec aux yeux caves et cernés de bleu. Par dessus son épaule, Damien lui glisse :
- "Va à la douche le premier si tu veux bien."
Tandis qu'il s'éloigne, je me redresse, m'adossant au côté du fauteuil puis, quand le bruit de l'eau qui cascade nous parvient, Damien tourne vers moi un visage soudain grave.
- "Excuse-moi pour tout à l'heure."
Amical72
amical072@gmail.com
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