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3 | Rodéo
Le récit de Julien
J'ai entraîné Cyrille jusqu'à ma chambre, en l'entourant de mes bras, le piquant de bisous vifs pour entretenir son humeur qui me réjouit. Comme il vient de jouir, il est encore sur son nuage de volupté et le prolonge, tendre et câlin tel un chat qui recherche la caresse.
Et des caresses, je compte bien lui en donner, plus qu'il n'en espère, tant et tant qu'il va en chavirer.
Car avec ses airs de chattemite, ses regards de biche que ses cils voudraient voiler d’une pudeur que ses sourires entendus démentent, la fluidité de ses glissements MAIS AUSSI le masculin de ses belles épaules qui roulent, le dessin du quadrillage de ses abdominaux qu'il étire, tendu en arc, ses forts mollets qui le soulèvent, son torse athlétique qu'enfle sa respiration profonde, il me met le feu et réveille les instincts carnassiers du chasseur en moi.
Et soudain je lâche la bride à mon animalité de prédateur qui guette sa proie, joue de ses faiblesses exposées, la capture, la réduit, la tient à sa merci, l'écrase d'une lourde patte, l'entame à pleine bouche, la mord et l'aspire. Une histoire de chairs, sanguine, vivante, battante.
Céder à ce mouvement qui nous emporte violemment. Ensemble.
C'est notre liberté en connivence quand j'investis ta bouche, de ma langue, de mes doigts, de ma bite dure qui t'envahit, te dilate sans ménagement, te pilonne jusqu'au réflexe de renvoi, t'étouffe longuement avec ta propre salive. Puisque tu le réclames, ...
Non! Tu l'exiges. En voyageur parti à la découverte en toi-même, explorateur de tes confins et de leurs frissons de l'extrême, ouvert aux grands vents, aux vertiges, au sentiment de perdition.
La violence d’être à la vraie vie qui empoigne, qui cingle, qui mord. Celle qui me tordait les tripes quand j’ai rencontré Lecourt et que me rongeait l’impérieux et aveuglant désir de venir le retrouver toutes affaires cessantes, comme il vient d’en rafraîchir ma mémoire.
Avec, en face, une autre violence qui se dresse avec tout autant de force et brandit ses interdits absolus : ne pas broyer, ni transpercer, ni arracher, comme autant de véto. C’est la violence des apprentissages, qui nous retiennent et nous préservent, à distance de la bestialité aveugle, nous gardent humains, juste humains.
Et soudain, tu bascules, cul offert, offensif boutefeu qui me provoque à nouveau.
- "Bourre-moi le cul maintenant."
Alors devant ton air devenu buté et farouche, j'ai pensé à la poupée de Georges : " J'étais dur à cuire, elle m'a converti / La fine mouche / Et je suis tombé tout chaud, tout rôti / Contre sa bouche / Qui a des dents de lait quand elle sourit / Quand elle chante / Et des dents de loup, quand elle est furie / Qu'elle est méchante / ..."
Soit!
- "Tu veux du rodéo? "
Ma grosse paluche s'est refermée sur ses petites couilles, fermement, et presse lentement, jusqu’à suspendre son souffle.
Et la seconde est retombée sur son joli petit boule tendre. Comme un battoir qui laisse une belle marque rougissante. D'une traction sèche, je l'attire à moi, cul par dessus tête, pour qu'il me soit plus accessible. Quand je lui dévore le fion. Goulûment. Mon menton peut se faire râpe cruelle pour creuser sa raie avant que je revienne écraser sa corolle délicate d'une lourde langue grasse de mufle qui la détrempe et l'ouvre.
Enfin, je creuse mes joues pour rassembler ma salive que j'expédie d'un jet sur son p'tit trou du cul puis je le doigte avec résolution pour bien le détendre, l’assouplir.
Foin du mièvre, du tiède, du tristement réglementaire.
- "T'es prêt?"
Ce n'est pas une question, juste un avertissement.
Il est sur le dos, je positionne ses mains pour qu'il maintienne lui-même ses cuisses relevées et écartées en victime consentante et je le pointe, d'une vive détente du bassin, sans le quitter des yeux. Puis mes mains viennent peser sur les siennes et je transfère lentement mon poids vers l'avant, impitoyablement, comme on pousse un coin dans une fente pour éclater la pierre, jusqu'à écraser mon pubis sur son périnée. Ensuite je repose mes talons au sol et, sans m’alarmer de ses soupirs, je recommence. Et encore.
Malgré ses subites crispations. Dans ce joli cul tendre qui encaisse, rudement.
Il a cassé sa nuque, les yeux révulsés, et il gémit, des râles de miséreux qui implore, des plaintes qui tireraient des larmes ...
Si elles n'étaient dues à ma queue qui le cloue et le farcit mais qu'il serre pourtant convulsivement dans son profond, contractant ses muscles pour m'essorer, s'en rassasier. J'ai libéré ses mains et il se branle de l'une quand l'autre s'assure du bout des doigts que c'est bien ma queue bandée qui lui remplit le fondement.
Incrédule jeunesse piquée comme une olive sur mon pointu, qui gigote comme un insecte.
Il a crié et je l'ai écrasé de toute ma masse qui l'ensevelit, l'emprisonne tandis qu'il jouit dans une quinte, s'épanche en saccades jusqu'au soupir qui le laisse immobile, vidé, sans réaction.
Amical72
amical072@gmail.com
* Magali Noël chante Boris Vian : fais-moi mal, Johnny, Johnny
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